LE PIED (suite et fin)

    Le pied monumental qui se dressait vigoureusement sur le parvis de la mairie s'en est discrètement allé - sur la pointe? - aussi mystérieusement qu'il était arrivé, et a désormais cessé de proposer au passant l'énigme de sa rouge érection. Probable expression d'un fétichisme sexuel relativement banal, nous ne saurons jamais vraiment la signification qu'il pouvait prendre pour son créateur, ou pour Monsieur le Maire, à l'origine de son installation.

Nous n'avons pas la fatuité de penser que notre article ait pu jouer un rôle quelconque dans cette amputation, mais il est vrai que ce pied se prêtait sans doute trop à des rapprochements malveillants autant qu'irrespectueux: nous pensons bien sûr à l'irrévérencieux bottage d'arrière-train, mais aussi aux entorses auxquelles sa contorsion l' exposait, et qui  risquaient de rappeler celles qui ont prévalu à l'élaboration d'un certain P.L.U.

En ce début d'année 2012, soyons follement optimistes cependant: l'escamotage de l'arpion ne serait-il pas un signal envoyé aux Bezannais par une municipalité acquise à la conviction de l'urgence de lever le pied sur la bétonnisation forcenée de leur village